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📝 Les diapositives passées par Romane

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💡 Les explications de Romane

<aside> ❓ Comment transformer les indicateurs de mesure de l'empreinte environnementale du numérique en révélateurs d’enjeux plus complexes que le carbone seul et en véritables outils d'aide à la décision, capables de fédérer et d'orienter les choix stratégiques des institutions ?

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Contexte

L’évaluation et la mesure de l’empreinte carbone sont aujourd’hui des incontournables stratégiques. La loi Grenelle II a introduit en 2010 l’obligation de réaliser un Bilan carbone pour les personnes morales de droit privé de plus de 500 salariés ou encore les établissements publics de plus de 250 agents. Dans le monde de la culture française, Le Louvre, le Quai Branly, ou encore l’EPMO n’échappent donc pas à cet exercice, à l’issue duquel les surprises sur la répartition des impacts sont rares. D’autres institutions culturelles, plus petites, s’engagent également volontairement dans la réalisation de bilans carbone de leurs activités et ce malgré leur chronophagie et leur coût certain (de 2000€ pour le déploiement d’un logiciel jusqu’à 30000€ pour le recours à un cabinet spécialisé).

En plus de ces barrières pratiques, le bilan carbone est souvent accusé de ne pas fournir une représentation exacte de l'empreinte environnementale réelle d'une institution culturelle :

Alternatives Vertes 2 a financé plusieurs calculateurs spécifiques et les méthodes d'Analyse du Cycle de Vie (ACV) y sont bien représentées et permettent une vue plus complète des impacts d’un produit, d’un service ou encore d’une activité précise, à l’instar des expositions (calculateur méthode ACV des expositions porté par Paris Musées par exemple).

Nous nous intéressons ici à l’impact négatif du numérique des industries culturelles et créatives (ICC) et force est de constater que les méthodes d’évaluation et de mesure majoritairement actuellement déployées dans le secteur ne font qu’invisibiliser d’avantage ce que le numérique fait déjà très bien croire : il est intangible, immatériel, automatisé.

Alors pourquoi les institutions culturelles et les départements culture des territoires continuent-elles de plébisciter ces outils de mesure et d’évaluation et de s’engager dans des processus complexes sans y être toujours contraint légalement ?

Tous les indices nous laissent croire que la mesure de l’impact environnemental (et surtout carbone) des institutions culturelles sera généralisée d’ici un an ou deux. Cette tendance s'explique par plusieurs facteurs. Outre l’anticipation réglementaire, il existe indéniablement une pression croissante pour l’ajout de ces données aux dossiers d’obtention ou de prolongement de financements. La question semble donc moins être “comment évaluer ?” que “que faire des résultats ?”. En effet, ces outils permettent surtout aux directions de disposer de données objectives et chiffrées, contribuant ainsi à objectiver les décisions stratégiques. En effet, le bilan carbone et l’ACV sont perçus comme des démarches scientifiques, reposant sur des chiffres tangibles, ce qui renforce leur crédibilité ainsi que leur légitimité face aux plus sceptiques. De plus, ces processus fournissent un cadre structuré pour évaluer et révéler l'impact environnemental des activités culturelles, ce qui peut servir de levier pour sensibiliser et motiver les collaborateurs dans l’action de Responsabilité Sociale des Organisations (RSO). En effet, le moment de révélation qu'offre le bilan carbone peut être un puissant catalyseur pour mobiliser les équipes et stimuler l'engagement en faveur de pratiques plus durables. Enfin, ces mesures sont également cruciales pour guider les décisions politiques et stratégiques dans le domaine culturel, en fournissant certaines informations précieuses bien que souvent déjà connues pour élaborer des politiques et des actions cohérentes avec les enjeux environnementaux et sociétaux actuels. Mais alors, le Bilan Carbone et l’ACV permettent-ils de se poser les bonnes questions ? Livrent-ils vraiment les informations nécessaires pour s’engager collectivement dans une démarche de sobriété ?

Petit point légal

Obligations Légales en Matière de Mesure des Émissions de GES

En France, la réglementation impose aux entreprises de mesurer leurs émissions de gaz à effet de serre (GES). Cette obligation découle de plusieurs textes législatifs et réglementaires, dont le principal est l'article L229-25 du Code de l'Environnement, introduit par la Loi Grenelle II de 2010.